L’avènement de l’intelligence artificielle (IA) dans les entreprises soulève des inquiétudes quant aux coûts et aux modèles de licence qui y sont associés. Lors de la Cloud conférence organisée par Eurocloud, Emmanuel Sardet, président du Cigref, a souligné l’importance pour les directeurs des systèmes d’information (DSI) de faire preuve de vigilance face à ces nouveaux défis. Alors que les DSI intègrent des fonctionnalités d’IA dans leurs logiciels, ils se retrouvent souvent à payer des fonctionnalités redondantes déjà accessibles grâce à d’autres investissements.
Les Défis des Modèles de Licence
Les DSI affirment qu’il est crucial de trouver un équilibre entre l’accès aux modèles d’IA et les fonctionnalités déjà payées. Emmanuel Sardet a appelé à la création d’une capacité d’opt-out qui permettrait aux entreprises de ne pas financer les fonctionnalités d’IA imposées par les éditeurs SaaS, soulignant que l’innovation ne devrait pas se faire aux dépens de la maîtrise budgétaire.
Les discussions sur ces sujets ont aussi été approfondies lors d’une table ronde animée par Elée, un cabinet spécialisé dans la gestion des actifs logiciels. Les intervenants ont évoqué le fait que les logiciels incluent souvent des fonctionnalités basées sur des modèles qui ne sont pas la propriété des éditeurs. Des questions se posent alors sur la possibilité d’interroger directement les API des fournisseurs de modèles d’IA au lieu de dépendre de solutions tierces.
Les Nouvelles Stratégies Tarificatrices
Avec l’intégration croissante de l’IA, les DSI font face à des approches tarifaires nouvelles et peu familières, souvent basées sur des « tokens » qui rendent difficile toute prévision budgétaire. Les entreprises doivent naviguer dans cette complexité afin d’optimiser leurs coûts. Stéphanie Susin, directrice des achats informatiques de CMA CGM, a insisté sur la nécessité d’établir des discussions rationnelles avec les fournisseurs en matière de tarification et de modèles économiques.
Préparation à l’Éventuelle Inflation des Coûts
Experts et acheteurs signalent que la montée en puissance de l’IA ne peut que conduire à une inflation des coûts. Les tarifs actuels ne reflètent pas toujours les niveaux d’investissement significatifs dans l’IA. Les entreprises doivent donc anticiper des hausses de prix à l’avenir et préparer des clauses de sortie ou de révision des tarifs dans leurs contrats.
Conclusion
Les directeurs des systèmes d’information se retrouvent à jongler entre l’innovation et le contrôle des coûts dans le paysage numérique complexe d’aujourd’hui. L’établissement de clauses de protection, la négociation de responsabilités claires et la réévaluation des modèles tarifaires sont essentiels pour naviguer dans l’inconnu que représente l’intégration de l’IA. En fin de compte, il s’agit de garantir que les investissements dans l’IA aboutissent à des avantages concrets et durables.
Pour en savoir plus, consultez l’article complet ici : Le Monde Informatique.
